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19/12/2009

LA MISANTHROPE

Avançant dans la vie ( à pas de loup) Marnie doit se rendre à l'évidence: il faut dorénavant regarder autour de soi, tenir compte des autres, des gens quoi, se dire qu'on peut les aider maintenant que nos acquis sont acquis, bref Marnie revêt les jolis habits de l'altuisme et s'en va répandre sa bonté naissante auprès de ceux qui en ont besoin: les pauvres, les malades, les démunis face à la vie...Dans la nébuleuse humanitaire, vaste systéme solaire, aux inombrables satellites, Marnie est appelée au chevet d'enfants malades ( le trou noir) de l'hopital RD. Elle participe aux festivités de Noël, dispose les bonbons dans les assiettes, parle aux petits malades, joue au baby foot , s'extasie devant les locaux aménagés avec goût, prend des photos pour l'association qu'elle accompagne et revient le coeur au bord des lèvres.

Non pas à cause de la situation des enfants, qui n'était pas ici désespérée ( certains seront bientôt sur pied et sortiront de l'hôpital, d'autres sont suivis pour des pathologies lourdes mais n'impliquant pas de pronostic vital) mais seulement d'une insondable tristesse ( ce sont des enfants qui seront privés à tout jamais de ce merveilleux sentiment d'insouciance, de cette étincelle qui déclenche les passions).

Mais sans doute à cause de ce sentiment de malaise lorsqu'elle a vu les organisateurs de l'association, dont la générosité et l'humanité ne sont pas mis en cause, se livrer à une mise en scène centrée sur leur personne, jouissant de leur propre présence parmi les perfusions, présentant leur meilleur profil lors des échanges avec les malades, jubilant de leur statut de bienfaiteur, narcisse dans le regard d'enfants tristes...

qui iront fêter la fin de la journée, repus de bonne conscience, lorsque les autres réintégreront leur chambre d'hôpital, affrontant la solitude de leur destin...

Et je pense à cette célèbre actrice qui naïvement avouait sur un plateau que  " faire de l'humanitaire " lui faisait du bien...Sait elle seulement que l'on s'en fiche?

08/12/2009

FINDUS OU KEBAB? GUCCI OU YANOMAMI?

Avant de connaître les modalités de l'extinction de l'espèce humaine ( eh oui nous en sommes là , mais non, il ne faut pas avoir peur)- donc glacés mode findus ou grillés mode kebab( il faut dire que les scientifiques ne sont pas trés précis sur la question)- nous aurons pris soin de voyager de par le monde, en tirant la langue aux terroristes- les inconscients qui ne savent pas ce qui se trame au dessus de leur chechia et qui prennent en otage ici ou là, quelques nomades égarés et quelques splendides régions écartées-et parés de nos atours les plus  étourdissants( s'éteindre oui mais avec classe), nous irons:

Par exemple au fin fond de l'Amazonie, au bord de l'Orénoque, dans une petite ville- ancien comptoir espagnol, chargée d'une atmosphére moite  où Marnie, vêtue de Gucci de pied en cap fit une rencontre déterminante, dans la pénombre acajou d'une pharmacie, quand après avoir payé, elle se retourna pour tomber nez à coiffure au bol avec un petit homme, d'environ 1,50 m vêtu d'un simple pagne rouge, les yeux légérement bridés, la peau glabre couleur caramel, un carquois sautillant sur la cuisse et une sorte  d'arc  fin à l'épaule.... qui se tenant à distance respectueuse du comptoir, entreprit de palabrer, sur un ton monocorde dans un dialecte style j'ai 12 noisettes dans la bouche, mais néanmoins souriant de toutes ses petites dents.

Alors qu'elle s'apprêtait à se friter , comme prévu initialement avec son compagon sur un sujet quelconque, cette rencontre l'ébranla au point qu'elle en oublia ses lunettes Gucci (of course) et ses projets de guerilla amoureuse

Elle sortit à reculons  et  posa voix ultra basse à son acolyte la question qui tue: "Tu as vu???????"

Mais dans l'avion qui la ramena vers des contrées plus civilisées, Marnie mit de côté cet intermède étrange dans sa vie de VICO ( very important consommatrice occidentale), se remémora la luxuriance de la jungle amazonienne, la splendide virginité des côtes vénézueliennes.

Une dizaine d'années plus tard, Marnie , à la faveur d'un épisode particulièrement  angoissant ( et donc enrichissant) de sa vie perso, repensa au petit homme , Claude Levi Strauss venait de s'éteindre-et dans une sorte ellipse temporelle, imagina la trajectoire de l'être humain sur cette planète comme un micro évènement, une bulle de champagne pétillant à la surface d'une flûte...